La famille au Secours

Le recours à la famille. Le secours de la famille. Ou, au contraire, l’absence de famille. C’est le thème, toujours présent, en toile de fond, en filigrane, qui a traversé tous mes entretiens sur la jeunesse, aux quatre coins du pays : la famille. Avec une injustice flagrante, qu’un graphique révèle…

Publié le 15 mai 2021

C ’est un graphique, fourni par le ministère des Solidarités, et qui m’a stupéfait, vraiment. Que nous dit-il ? La courbe en bleu, c’est le « taux d’effort » des familles (échelle de droite) : il s’élève à 13 % dans le premier décile, tandis qu’il est de 8 % pour le dernier. En clair : malgré leur pauvreté, leur faible marge de manœuvre, les parents les plus modestes consacrent une forte proportion de leurs revenus à leurs jeunes adultes. Nettement plus, 1,6 fois plus, que les foyers les plus aisés. Malgré cet effort, voilà qui ne suffit pas à combler le fossé des ressources : les plus modestes donnent à leurs enfants, en moyenne, 1308 € par an, contre 7053 € pour les plus riches. Ce sont les diagrammes, les bâtons, qui grimpent cinq fois plus haut pour le dernier décile. Voilà qui renverse tous les a priori : les pauvres font de leur mieux pour aider leurs enfants, leurs jeunes adultes. Mais l’inégalité de départ n’est pas compensée, loin de là : 100 € par mois, à peine, en moyenne – un plein de frigo. Contre 600 € pour les autres – de quoi payer un loyer, et donc « décohabiter », partir de chez ses parents, assez largement, avec les APL. Ce graphique dit tout, alors, de l’injustice de notre système, l’injustice de la solidarité familiale, quand les familles sont à ce point inégales. Nulle « méritocratie », ici : à cet âge de la vie, à cet âge où se dessinent les che

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