Vive l’esclavage !

Au bout d’un moment, ils vous libéreront peut-être, espère un jeune militaire. – Non, petit soldat. Ça ne marche pas comme ça, mon ami. Si un homme te donne de la liberté, ce n’est pas de la liberté. La liberté, c’est quelque chose que tu dois prendre seul.

Publié le 16 novembre 2016

Paris, lundi 11 janvier. Je taille le bout de gras, et je le bouffe en même temps, chez Gérard Filoche : " T'as pas vu, Queimada ? il me demande. C'est un vieux film, avec Marlon Brando. Y a une révolte d'esclaves, à Haïti, et lui vient voir les propriétaires terriens : ‘Faites-en des salariés ! il leur dit. Ça vous coûte trop cher, l'esclavage ! Vous êtes obligés de nourrir vos esclaves, de la naissance à la mort, libérez-les, ça vous coûtera moins cher. Salariez-les ! Vous ne les payerez que quand vous en aurez besoin !' Et moi, je commente : ainsi naît le salariat. Voilà l'immédiat après-esclavage, et l'histoire du salariat, les 170 ans d'histoire du salariat, c'est la reconquête des avantages de l'esclavage ! C'est le paiement de l'acte productif, mais aussi des cotisations pour couvrir la maladie, la vieillesse, la maternité… - C'est pas très bandant, quand même, je remarque, comme projet, de défendre les avantages de l'esclavage… - Oui, mais bien sûr, nous avons en plus les congés, la liberté. Sur les conseils du camarade Gérard, on a donc regardé Queimada. Un film jubilatoire de cynisme. Qui, tel un " art de la guérilla " façon Sun Tzu Guevara, délivre en images des leçons d'actions, révolutionnaire ou contre-révolutionnaires. Ainsi l'espion anglais, Sir William Walker – alias Marlon Brando – convainc-t-il les propriétaires de renoncer d'eux-mêmes à l'esclavage : "Messieurs, laissez-moi vous poser une question. Ma

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