« C’était un bon moyen de foutre en l’air une force » 2/2

Publié le 5 octobre 2015

Le caïd de la drogue Sa silhouette émerge, au cours de l'automne 1991, durant les émeutes à Amiens-Nord. Carré, chevelu, veste de cuir, des traits déterminés, une gueule qui ne plaisante pas, Wahid Nabis. Les années 80, il les a d'ailleurs passées en détention, à cause d'un meurtre, plusieurs décharges tirées, à l'aveugle, sur une boîte de nuit. À peine sorti, une nouvelle condamnation, pour trafic d'héroïne, l'envoie en prison. À peine sorti, le voilà face au préfet, en réunion publique, qui s'exprime au nom des " jeunes ", largement applaudi. Et idem sur TF1, entouré des " jeunes " : " Nous demandons une maison de quartier, gérée par les harkis, une permanence de travail et de réflexion, dix postes " (TF1, 4/12/91). Il s'affiche ensuite en première ligne, ou presque, dans les négociations, et jubile à l'antenne après des tractations préfectorales : " Les forces de l'ordre quittent le Pigeonnier ! " (FR3, 1/12/91). Voilà une mission remplie : le territoire est " libéré ", troubles destinés à éloigner la police. Le roi de la came peut entamer son règne, fait de terreur… À la Maison du Temps Libre, dans son bureau, le directeur remplissait des dossiers. Des éclats de voix éclatent, à côté, dans le service du Développement Social des Quartiers (DSQ), altercation si bruyante qu'il se rend dans le couloir, sous prétexte de photocopies : " Ils menaçaient, physiquement, la chef de projet DSQ et sa collègue… Elles avaient la trou

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