Des sages‑femmes pas si sages !

À Amiens, les sages‑femmes criaient leur détresse sans qu’on ne les écoute. Jusqu’à ce qu’elles se mobilisent, s’entraident. Et alpaguent le Président Macron par le col…

Publié le 11 février 2022

« On a vraiment eu des situations très compliquées : des hémorragies pendant l’accouchement, des césariennes en urgence. Alors, on demandait aux autres patientes, qui allaient accoucher, d’attendre ! Parfois pendant plusieurs heures ! On est passés à côté de gros soucis… » Frédérique soupire, quand elle se replonge trois mois en arrière. à l’automne dernier, la maternité de la clinique Pauchet, à Amiens, craque : pas assez de personnel, et des vies – celles des femmes et de leurs bébés – en danger. Frédérique énumère les charges. « Des filles en arrêt pour burn out, d’autres qui pleurent en sortant de leur garde. Parce qu’on bâcle ce qu’on fait, donc ça déprime. On travaille dans un service à la personne, mais on ne fait que traiter des urgences ou de l’administratif. » Elles avaient bien essayé d’alerter, en vain. « Le sentiment de ras‑le‑bol enflait depuis plusieurs mois. On avait fait des grèves totalement invisibles : on déposait le préavis, les huissiers nous réquisitionnaient comme prévu par la loi, alors on travaillait avec un brassard de gréviste… Mais personne ne nous demandait pourquoi. » Et la direction ? « Ils expliquaient que leurs financements venaient surtout de l’état, et qu’ils étaient en baisse. » Avec des préoccupations assez éloignées des soignantes. « Ce sont des directeurs financiers, on les voit pas beaucoup en salle d’accouchement… » Alors Frédéri

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