Aux enfants de « l’Assistance »

Fabian est le « directeur de publication » de Fakir. Notre Chef à tous. Il était surtout, dans la vraie vie, éducateur pour enfants handicapés. Jusqu’à ce que, rétif au vaccin, on le prie de quitter son poste. Comme il a du temps, du coup, il nous raconte sa vie…

Publié le 11 février 2022

« Un appel vocal, sur Facebook, à cette heure ? » Bientôt 00h40 et je m’apprête à aller dormir. C’est inattendu. J’hésite. Je décide finalement de décrocher : « Nadia », son nom s’affiche sur l’écran. Trente‑cinq ans, au bas mot, qu’on ne s’est pas parlé. Depuis nos années scolaires communes, quand elle habitait Treux, le village voisin. « Je t’appelle suite au message que tu as laissé après le décès de mon frère. » J’étais tombé sur une photo quelques heures plus tôt, postée sur son « mur » : une table sur laquelle était étalés plusieurs clichés, où elle posait avec son frère, Fabrice, des souvenirs heureux, avec pour tout commentaire un message laconique : « Rip mon frère je t’aime. » Mon enfance ressurgissait, en cette veille du réveillon, de façon inattendue. Nadia et Fabrice Rivillon y avaient débarqué, dans mon enfance, à la fin des années soixante‑dix, ou au début des années quatre‑vingts, chez monsieur et madame Boulenger. Fait étrange, ils ne portaient pas le nom de famille de la maison. C’est bien plus tard que nous avons compris qui étaient « les gamins de la Ddass », comme les appelaient les adultes autour de nous. On ignorait ce qu’était la « Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales », et on s’en foutait. Nadia et Fabrice étaient des enfants, comme nous… Fabrice, ce n’était pas l’élève modèle, appliqué. Non. Plutôt le joyeux d

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