Les petites mains : le patron délocalisé ?
C’est jamais bon signe pour les salariés, quand on déménage votre outil de travail en pleine nuit…

Publié le 11 février 2022
« Et là, donc, c’est le bureau du boss, où vous pouvez voir le… »
En faisant visiter les lieux à des copains de passage, Pascale en est restée bouche bée. Dans l’antre du boss, donc, au 3e étage, plus rien. à peine une vieille paire de baskets qui traînait. Le bureau, son beau meuble, une pièce d’histoire, avait disparu. à part les étagères de bouquins : vide, rien que du vide.
Tout le monde a accouru. « Je pensais pas qu’il pouvait passer par la porte pour sortir », a observé Magalie, pragmatique. « On aura plus de place pour déplier le canapé, c’est mieux pour les week‑ends de bouclage », a calculé Cyril. « J’appelle un vendeur pour y foutre un jacuzzi, avant qu’il ne revienne », a lancé Sylvain en attrapant son téléphone. « Je vais m’installer là, moi, du coup », lorgnait Fabien… On se marrait bien, tous. Tous, sauf Pascale, à la grise mine. « Eh, mais vous comprenez pas ? ça veut dire qu’il abandonne Fakir… Qu’il veut plus mener la lutte avec nous…
— Eh, tu vas pas chialer parce qu’il se barre, quand même ? Tu sais de qui on parle, là ?
— Ruffin qui gueule parce qu’on achète du chocolat trop cher !
— Ruffin qui veut qu’on économise sur la bouffe, sur les stylos, sur les augmentations !
— Qui nous fait faire les 3x8 pendant le confinement, une radio, un livre, un journal en même temps !
— Qui nous engueule chaque jour qu’il a paumé ses clefs, son téléphone ou
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