Vendredi 10 mai. Amiens
C'est Thibault, le directeur de Fakir, qui m'en a causé le premier : « T'as entendu, hier, le truc sur le Rip, le référendum d'initiative partagée ?
- Sur les aéroports ?
- Oui. Tu sais, François, à mon avis, on devrait s'engager à fond là-dessus. »
J'étais sceptique, j'avoue.
J'ai fait la moue.
J'étais intervenu, certes, tout le printemps, en commission, dans l'Hémicycle, discours sur discours, sept au total, contre la privatisation des Aéroports de Paris, de Engie, de la Française des Jeux : « Au-delà de l’économie, au-delà de la stratégie, c’est une question de démocratie. La droite est contre. La gauche est contre. Le Sénat est contre. Les syndicats sont contre. Les Français Gilets jaunes sont contre. Les Français du grand débat sont contre. Les Français des sondages sont contre. Mais voilà, le Prince et sa cour, sa cour de ministres, sa cour de députés, le prince et sa cour sont pour. Le Prince et sa cour sont pour, sont pour que l’intérêt des multinationales l’emporte sur l’intérêt général. C’est le despotisme qui se poursuit. C’est le despotisme tel que le définit Montesquieu : ‘‘Ce régime où un seul entraîne tout par sa volonté et par ses caprices.’’ »
J'avais signé, certes encore, début avril, comme député, ce vague papier, une « proposition de loi référendaire visant à affirmer le caractère public nation