La victoire en pissant !

Salariés, attention : chez Toyota, aller pisser un coup peut vous faire virer. A moins que vous ne demandiez conseil à Ludovic…

Publié le 13 septembre 2019

" Franchement, je ne tenais plus, je te promets. Bon, le discours du grand patron, il me cassait un peu la tête, c'est vrai. Mais surtout, j'avais vraiment envie d'aller aux chiottes. " Petite envie, grosses conséquences : ce jour-là (on est fin 2012), Ludovic Milice s'esquive discretos de la cérémonie en l'honneur du PDG japonais de sa boîte, Toyota. Son escapade toilettes ne dure pas plus de dix minutes. Mais il se fait virer dans la foulée… Il a le débit d'une mitraillette, Ludovic. Le ton direct, l'œil noir aux aguets, dossiers et dates bien classés : un gars qui ne lâche rien. En 2004, il est embauché comme "agent de production" dans l'usine de Valenciennes. " J'étais en carrosserie, sur les pinces à souder. ça allait, même si je me suis cramé l'oreille à cause des projections de soudures ", et il se tord l'oreille pour illustrer la chose. " Mais les problèmes ont commencé quelques mois après, quand j'ai adhéré à la CGT. Quand y avait un mot d'ordre de grève national, je faisais grève, même si j'étais le seul sur trois cents ouvriers… " Une dizaine de sanctions disciplinaires lui tombent dessus, en cinq ans. Ses indemnités de transport disparaissent de sa feuille de paye. Il met la boîte aux prud'hommes. " j'y vais seul, sans avocat, avec le guide Michelin pour savoir où c'était. J'avais eu une formation en droit pour devenir délégué syndical, j'en ai profité. " Plutôt bien, d'ailleurs : il gagne, et récupère

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