Terroriste de seconde classe

Parfois, c’est vrai : avec la SNCF, tout est possible.

Publié le 3 mars 2023

Gare d’Amiens, le 27 août 2022

«Tiens, vous avez le droit de nous contrôler, maintenant ? » C’est ce que, un peu surpris, je lâchais aux gars de la SNCF sûreté qui montaient un barrage filtrant à l’entrée du quai, devant le TER pour Paris. « Bien sûr monsieur. Ça fait partie de nos missions. » C’est le petit chef du milieu qui me répondait, un gars bien baraqué, la trentaine, petite coupe au gel, le regard plein de certitudes. « Ah bon ? » je m’étonne un peu. Moi, naïf, je pensais que le contrôle, c’était la mission du contrôleur. Mais non, des couteaux suisses, les gars ! Alors, en montrant mon billet, je m’inquiète pour eux, pour rigoler : « Faites gaffe, à force de tout accepter, vous allez finir par ramasser les poubelles sur les quais ! » Rien de méchant : juste un conseil militant. J’allais rallier les gars à la cause ! « Arrête‑toi là ! On va vider ton sac. » Visiblement, le chef n’a pas apprécié mon sens de l’humour : quand j’arrive à sa hauteur, il me bloque. Et il m’oblige, littéralement, à vider l’intégralité de mon sac, un sac de rando de 80 litres, forcément, et mes fringues, et ma tente déballée, et le duvet… Je vous laisse imaginer le bordel sur le quai. Et puis, le stock des bouquins de Ruffin que je dois amener sur un stand à l’autre bout de la France, tiens, manquait plus que ça. Il les inspecte en fronçant les sourcils ‑ pas bon signe pour moi, je me

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