Crèches : la couche est pleine !

« Poules », « moutons », « bétail », « troupeaux », « machines »… Les professionnelles de la petite enfance ne sont pas tendres avec nos bouts de chou. Peut‑être parce qu’elles sont elles‑mêmes malmenées, au nom de la rentabilité ?

Publié le 3 mars 2023

Dans mon lit, le 6 octobre 2022. France Info.

« Les professionnelles de la petite enfance sont en grève, aujourd’hui. Un mouvement national qui devrait trouver un certain écho, puisqu’une crèche sur deux gardera porte close… » En émergeant, j’entends s’accumuler les revendications, dans mon poste : « manque de personnel, sur‑occupation généralisée, salaires trop faibles ». En lutte avec mon oreiller, je ne fais pas le lien de suite, mais l’histoire, atroce, qui m’avait marquée, remonte vite, je m’en souviens maintenant… Le 22 juin, à Lyon, une petite fille de onze mois était décédée dans une micro‑crèche, du groupe People & Baby. La présumée coupable était pourtant expérimentée, diplômée d’un CAP petite enfance. Elle était seule pour assurer l’accueil des enfants, à 7h30 du matin. Agacée par les pleurs de la fillette alors qu’elle faisait le ménage, elle lui aurait fait ingérer du Destop pour la calmer. Le bébé succombera quelques heures plus tard... Face à l’indignation générale, le gouvernement avait déclaré « se saisir du sujet ». Faut que je me lève, préparer la petite, aller voir si sa crèche est ouverte. *** De retour (coup de chance, la crèche était ouverte), je regarde les mesures que le gouvernement avaient prises, à l’époque. Enfin, « prises »… Envisagées, plutôt. Et encore : des « mesurettes », on va dire. Élisabeth Borne avait annoncé vouloir créer 200 000 plac

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