« C’est quoi ce bazar ? Y a plus rien dans le placard ! »
Il a gueulé depuis la cuisine, le rédac’ chef, à peine arrivé, ce matin-là. Nous on a rigolé, en douce, vu qu’on savait bien de quoi il parlait : quand il déboule, sa première étape, histoire de se refaire les batteries, c’est le placard plein de paquets de gâteaux et de plaques de chocolat. En général, ça descend vite, quand il campe devant. D’autres sont plus malins : ils font de la réserve dans leurs tiroirs. Mais enfin, le placard se remplit toujours à nouveau, au bout du compte. « Déjà, je vais te révéler un truc, a précisé Magalie en descendant l’escalier pour rejoindre la cuisine. Tiens-toi bien : le placard, c’est pas les petits lutins qui le remplissent : c’est nous qui faisons les courses, qui le garnissons de chocolat…
— Oui, bon, tu m’as compris, a éludé Cyril, l’air inquiet. Mais déjà qu’on n’a plus de plats communs le midi, si en plus on nous sucre le chocolat et les gâteaux… »
Qu’on vous explique : lors du dernier contrôle fiscal, le seul truc qui clochait, c’était que Fakir offrait (et faisait) la popote aux salariés, chaque midi. Les contrôleurs ont considéré ça comme un « avantage en nature ». Un avantage, notre bassine de pâtes-fromage commune et quotidienne ! Depuis, chacun apporte sa propre gamelle, du coup. Mais il restait les gâteaux.
Jusque-là…
« Bo



