Quand la mer monte, et vous noie.

Le destin est étrange, parfois. Celui des chansons aussi. Celle-là fut un succès populaire, énorme. Elle racontait le peuple invisible, naquit d’une amitié mais annonçait, aussi, un drame, une fin tragique, des poissons jusqu’aux vautours…

Publié le 8 juillet 2025

« Qui c’est ce ringard ? »

Adolescent, en regardant la télé, probablement France 3 Régions, j’observe, perplexe, un clip représentant une scène de bistrot. Un type, imposant, casquette de marin sur la tête, moustache et barbichette, chante à gorge déployée en tenant par les épaules deux autres gars qui suivent, bringuebalés, son mouvement vigoureux, de droite à gauche, de gauche à droite. La caméra tangue elle aussi. Est-ce pour symboliser les flux et reflux de la mer, et illustrer cette chanson, « Quand la mer monte », ou bien le caméraman a-t-il un peu trop bu dans cette ambiance visiblement festive ?

Le nom de ce chanteur est improbable : Raoul de Godeswarvelde.

J’ignore encore que ma route croisera indirectement à nouveau la sienne, chez la grand-mère de ma compagne. Veuve, elle est souvent assise sur un fauteuil dans son salon, avec pour compagnie les oiseaux qui lui rendent visite et chantent sur son balcon. J’observe sa collection de disques, et tombe sur celui d’un groupe, les « Capenoules ». Voilà alors qu’elle se lève, lance la galette sur le microsillon et me propose de danser avec elle. Je réalise, alors : ce Raoul de Godeswarvelde était membre de ce groupe festif du Nord, créé en 1966. Il n’y passait pas inaperçu, avec son 1,92 mètre et ses 120 kilos, sa voix grave et rocailleuse.

Plus tard, quand David, un copain bouquiniste, organise chez lui une fête d’anniversai

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