Muret (31), le 31 janvier 2025.
« Ouah ouah ouah !!
— Il est gentil votre chien ? On peut s’approcher ?
— Ouah ouah ouah !! »
En attendant le train qui tarde à débouler, sur le quai de la toute petite gare de Muret, pas loin de Toulouse, je tente une caresse sur le clébard de deux jeunes, un gars et une fille, qui attendent comme moi. Ils doivent partir en voyage, j’imagine, avec leurs gros sacs, la tente et tout le barda sur le dos.
« Elle a peur, en fait, peur des gens… », me lance la fille, elle-même un peu méfiante, apparemment.
Un silence s’installe, mais je sens qu’il y a quelque chose, derrière.
Et puis les chiens, quand on aime ça, c’est toujours un bon moyen d’engager la conversation.
« Et c’est quoi comme race ? Elle a du border, non, votre chienne ?
— C’est une croisée staff et border, oui.
— Ah, je me disais bien…
— Mais elle n’est pas bien, je vous dis, elle a une poche de sang dans l’oreille, ça la fait beaucoup souffrir. Et puis ça ne s’est pas bien passé avec la dame chez qui on était, alors elle est nerveuse.
— C’était qui, cette dame ? »
Je comprends assez vite que la douleur à l’oreille de leur chienne n’est pas le seul de leurs soucis, aux deux jeunes… « Elle avait proposé de nous héberger, mais c’est vite devenu invivable. Au début la chienne n’avait pas le droit de sortir, et puis b



