Les « Pap’ Chap » l’ont eu à l’usure !

Ils croyaient avoir fait le plus dur en « foutant dehors » la multinationale qui voulait fermer leur usine… Mais les « Pap’ Chap » ont dû livrer un combat encore plus féroce pour que l’État tienne ses promesses !

Publié le 8 juillet 2025

« Quand les 217 salariés ont été virés, je les ai vu arriver un à un sur le parking, aller à leur vestiaire accompagnés par un gars, prendre leur sac, revenir à leur bagnole et pleurer avec le sac entre les jambes. J’ai déjà envoyé chier des ministres, mais des mecs avec 40 ans de boîte, j’ai pas eu les couilles d’aller les voir sur le parking... » Cyril est un des derniers rescapés de la papeterie Chapelle Darblay, près de Rouen. Entré en 1998 comme intérimaire à la journée, le délégué CGT de 48 ans s’est pris de passion pour cette usine quasi-centenaire, qui recycle les déchets en papier neuf, souvent citée en modèle dans la région. Mais voilà qu’en 2019, UPM, le propriétaire finlandais, décide de sa fermeture pour « manque de compétitivité ». Malgré 17 millions d’euros de bénéfices…

« Tout ce qu’ils voulaient, c’était leur pognon, comme Pinault ! » En 1988, François Pinault (père du milliardaire François-Henri) avait racheté l’usine grâce à un prêt de l’état de 300 millions de francs… Et la revendait deux ans plus tard pour 1,4 milliard. Mais les « Pap’ Chap » n’en sont pas à leur première lutte. En 1983, ils bloquaient l’autoroute A13 pour sauver le site. En 2015, la moitié des 400 salariés étaient licenciés après l’arrêt d’une des deux machines... Alors en septembre 2019, quand UPM annonce la fermeture totale du site, Cyril et ses c

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