Les jeunes au boulot

« Un RSA-jeunes ? Et pourquoi pas du shit subventionné tant qu’on y est ? » Emmanuel Macron n’entend pas laisser la jeunesse sombrer dans l’assistanat et la drogue. Et il invite les jeunes à ne pas faire du Covid le bouc‑émissaire de leurs insuffisances. « Leur inconséquence provoque déjà la mort de leurs grands-parents, on va pas les payer en plus pour ça ! » « La crise offre des possibilités incroyables, à eux d’en profiter ! » Avec le boom des livraisons à domicile, Bruno Lemaire a incité les étudiants à sauter sur l’aubaine Uber Eats. « Un portable, un vélo, un investissement minime pour des profits maximum ! » Et surtout plus épanouissant que de faire la manche à l’État. « On ne se vautre pas dans la facilité parce que ça fait mal aux cuisses de pédaler dans les côtes ! » Quant à la situation dans les universités, Jean‑Michel Blanquer a préféré ironiser. « Visiblement, les étudiants ont l’air plus à l’aise pour faire des storys Instagram ou des apéros Zoom que pour suivre les cours en ligne ! » Le ministre ne se montre pas pour autant trop sévère avec la jeunesse. « Si la crise leur a au moins permis de comprendre qu’étudier est la priorité, ils seront moins enclins à bloquer les universités ensuite… »
Uber-culture

« Être artiste, ça se limite pas à faire du diabolo dans la rue avec les cheveux gras en attendant de toucher son chômage. » Alors que le monde de la culture en appelle encore et toujours à l’aide de l’État, Emmanuel Macron entend sortir les artistes de l’inertie dans laquelle ils végètent depuis Mai 68. « Il ne faut pas avoir peur de dire que le régime de l’intermittence a transformé les artistes en petits fonctionnaires aigris. » Et le Président d’en appeler à un big‑bang culturel. « Les artistes doivent devenir de véritables micro-entrepreneurs ! La mise en scène n’exclut pas le business plan. » « Je ne suis pas sûr que ça manque beaucoup aux Français d’aller au théâtre voir des types en collants réciter des alexandrins. » La ministre de la Culture ne veut pas à ce titre rater le passage au numérique du spectacle vivant. « Je ne crois plus au présentiel. Le théâtre, les concerts, c’est le vieux monde. L’avenir c’est les plateformes, l’uber culture, la culture flex ! » C’est dans cette optique que Roselyne Bachelot a présenté sa réforme du régime des intermittents. « Désormais, les indemnités seront indexées sur le nombre de vues Youtube, et non plus sur des heures d’emploi fictif dans un festival obscur. » Une véritable révolution, qui permettra selon elle à la culture de sortir des milieux « bobo-écolo-alternatifs », et d’aller à la rencontre du grand public. Et aux artistes de se renouveler, car « plus de précarité, c’est aussi plus de créativité ».
Séparatisme teufeur

« On ne tolèrera pas que la branche techno de l’ultragauche défie la République en dansant toute la nuit ! » Gérald Darmanin est bien décidé à « traquer jusque dans les Zads les terroristes » qui ont organisé la rave-party du nouvel An. « Il ne faut pas avoir peur des mots, c’est du terrorisme. Du techno-terrorisme ! » Et Gérald Darmanin de s’inquiéter des actions « anti- vieux » qui s’intensifient dans notre société. « Difficile de savoir le nombre d’apéros clandestins qui sont organisés après 18h, mais d’après les RG, c’est une tendance lourde. » Ces pratiques dangereuses ont d’abord été minimisées par le gouvernement, qui s’était contenté d’une campagne de sensibilisation au slogan percutant : « Un whisky, c’est la mort de Papy. » Mais le ministre
de l’Intérieur a décidé de durcir le ton contre les apéros entre amis. « Il faut bien comprendre que le couvre-feu, c’est pas la fête des voisins ! » Et a promis de sévir. « Il faut en finir avec l’angélisme et le laxisme envers ceux qui bafouent nos valeurs. Kronenbourg – Cacahuètes – Charia, même combat ! »
Décence
« Les vieux meurent par brouettes, et tout ce que les jeunes trouvent à faire c’est pleurer pour pouvoir jouer du djembé dans la rue ! » Le Président a tenu à signaler la décence des riches, qui savent faire preuve, eux, de responsabilité. « Vous avez vu beaucoup de manifs de traders ? Pourtant c’est bien leurs vacances à Courchevel qui sont menacées ! »