Le Capital raconté par… ma tablette de chocolat

Quels liens entre notre caddie et leurs profits ? Quelle part de notre porte-monnaie va dans la poche de l’actionnaire ou de l’intérimaire ? Les petits objets du marché de proximité racontent les grands marchés mondialisés. Fakir remonte la filière de la production et de l’exploitation.

Publié le 15 février 2021

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Qui a cousu mon jean ?

Modèle « straight high ankle », version taille haute, 29,99 € dans un H&M parisien : « made in Bangladesh », nous dit l’étiquette. Le Bangladesh, deuxième exportateur mondial de textile derrière la Chine. Mon jean a donc été fabriqué par des femmes : elles représentent près de 90% des salariés du textile dans le pays. Mais sans doute aussi par des enfants : d'après l'Organisation internationale du travail 1,2 millions d'enfants y travaillent encore, "dans les pires conditions". Et d'après une étude de 2016 du Overseas Development Institute, 15 % des enfants de 6 à 14 ans et vivant dans les bidonvilles de Dhaka travaillent 64 heures par semaine… Comme la plupart des grandes marques de sapes, H&M ne possède pas ses propres usines mais se fournit auprès de sous-traitants : 850 000 petites mains dans plus d’un millier d’ateliers de confection, de filage, de tissage et de teinture éparpillés sur une quarantaine de pays pauvres. Après l’effondrement, en 2013 à Dhaka, de l’immeuble du Rana Plaza, causant la mort de plus de mille ouvrières, les sous-traitants se sont engagés à améliorer la sécurité des bâtiments industriels. Sur le papier du moins : en pratique, 70 % des sites ne disposent toujours pas de sortie de secours en cas d’incendie… Les ouvriers textiles, par ailleurs, ne se contentent pas de coudre des ourlets et des boutons. Pour que mon jean neuf ait cet air usé tant recherché, ils doivent égaleme

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