Lafesse, le rire et la gauche

Dans mon Berlingo, des CD de Lafesse traînaient partout. Les copains faisaient des moues, à moitié de dégoût. Avant d’être conquis par son art du canular.

Publié le 24 septembre 2021

Je voudrais rendre hommage à Lafesse. Oui, Jean‑Yves Lafesse, le mec de Rires et chansons. Je devine votre moue, derrière le papier. Je la connais, cette moue. Dès qu’un copain, une copine, rentrait dans mon (défunt) Berlingo, avec les CD de Lafesse étalés à leurs pieds, mal rangés, traînant sur la boîte à gants, ils la faisaient, cette moue, « Lafesse… », genre bouh, pas forcément du dégoût, mais du mépris un peu. « Attends, attends, je vais te faire écouter… » Et c’était parti pour un canular, un peu au hasard, Madame Ledoux qui appelle l’office de tourisme de Concarneau, et la dame, très gentille, au téléphone, qui lui assure que non, il n’y a pas la plage à Concarneau, et que d’ailleurs Concarneau ne se trouve pas en Bretagne mais en Lorraine… Ou alors, la même Madame Ledoux, coincée au 49 e étage d’une tour vidée de la Défense, et qui appelle un dépanneur pour son évier, mais y a pas d’ascenseur, les escaliers sont dans le noir, il faut les remonter, les descendre, et le patron sympa, au bout du fil, qui tente d’arranger le coup, « il faut venir en hélicoptère ! Je vais vous appeler Jean-Paul Belmondo… » Ou l’adjudant Delaplace, de la Direction de Surveillance du Territoire, qui fait passer un message codé, au micro, en gare de Monaco : « La mienne est plus grosse que la vôtre. Je répète, la mienne est plus grosse que la vôtre… », et les éclats de rire de l’agente SNCF, derrière, avant que

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