La Rentrée des claques

Une directrice d’école maternelle qui harcèle et maltraite les élèves en toute impunité : j’étais bon pour la rubrique fait divers. Puis de rencontres en coups de téléphone, de lectures en confrontations, c’est un fait social qui a émergé. Massif, mais surtout silencieux. Il faut dire qu’il frappe exclusivement les classes populaires…

Publié le 24 septembre 2021

[sommaire] « Merci de nous recevoir en urgence. » Face à moi, parent d’élève tout juste élu, dans la bibliothèque, l’équipe enseignante au complet de l’école maternelle Louis Aragon (1), dans une banlieue parisienne populaire. Je me lance : « Le problème qui nous amène est très simple : c’est la petite Intissar, élève de grande section. Vous la connaissez tous sous ce prénom : pourtant, ce n’est pas le sien. Il y a un an, au moment de son arrivée dans l’école, elle a été scolarisée dans votre classe, madame la directrice. Ses parents vous ont signalé d’emblée que “Monia” était son prénom d’usage, même s’il s’agit du second prénom inscrit sur son état civil, le premier étant “Intissar”. Vous avez refusé net de l’appeler “Monia”, expliquant qu’en France, l’ordre des prénoms inscrit dans l’état civil devait être respecté... Et que par conséquent vous l’appelleriez “Intissar”. Ce que vous avez fait, malgré les nombreuses interventions des parents. Pendant un an, vous avez appelé une de vos élèves par un autre prénom que le sien. Cette élève venait d’arriver sur le territoire. Elle ne parlait alors pas le français. » Les enseignants s’échangent des coups d’œil. Sidérés. « Monia a développé rapidement des troubles graves : cauchemars récurrents, crises d’angoisse, violences… À la demande du père, la mairie de la ville a interverti les prénoms de l’enfant dans un doc

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