Le Capital raconté par… mon stylo Bic

Quels liens entre notre caddie et leurs profits ? Quelle part de notre porte-monnaie va dans la poche de l’actionnaire ou de l’intérimaire ? Les petits objets du marché de proximité racontent les grands marchés mondialisés. Fakir remonte la filière de la production et de l’exploitation.

Publié le 24 septembre 2021

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Qui fabrique mon Bic ?

Dans son rapport d’activité de 2018, le Groupe Bic insiste sur son « attachement au bien-être et à l’évolution de tous ceux qui œuvrent à la prospérité de l’entreprise ». Une belle déclaration. Mais sur ses 14 000 salariés, ils sont maintenant plus nombreux dans des pays du Tiers-Monde (Tunisie, Kenya, Inde, Équateur) qu’en France, où Bic ferme des usines comme à Vannes en 2019, ou supprime une centaine de postes sur son site historique de Clichy (« Plan Bic 2022 : invent the Future »). Logique quand le salaire médian mensuel du salarié kenyan est de 146 $, pour 280 $ en Tunisie et 507 $ en Equateur. Grâce aux économies réalisées, le groupe peut « étendre son influence partout dans le monde » et s’offrir une usine à Mumbaï en Inde pour la bagatelle de 161 millions. Car si Bic produit du petit (crayons, rasoirs, briquets), le groupe voit grand : 26 usines réparties partout dans le monde, 628 millions d’euros de chiffres d’affaires en 2020 pour 157 millions de dividendes. De quoi produire deux millions de stylos cristal par jour (soit 80 000 par heure), même avec des employés de moins en moins nombreux tant les « process » sont automatisés, la robotisation systématisée.

Qu’est-ce que j’avale en mâchonnant mon Bic ?

Le hic avec le Bic : c’est pas écologique. Si le stylo est un objet comme tant d’autres issu de la pétrochimie (comptez une tasse à café de pétrole brut par stylo), c’est

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