« Océane, quand elle est arrivée chez moi, elle revenait de chez son père, elle avait dormi huit ans à côté de lui, il lui faisait toutes sortes de choses. C’était atroce, elle n’avait plus confiance dans l’adulte, en personne, même pas en elle. A force de travail, elle allait mieux.
Comme elle avait subi une transplantation cardiaque et que je suis une ancienne infirmière, je lui faisais ses piqûres anti-rejets.
C’était ma chouquette. Elle était adorable et elle avait vraiment confiance en moi… »
Annick est assistante familiale – « famille d’accueil », comme on dit : elle reçoit les enfants placés par l’ASE, l’aide sociale à l’enfance. Ce jour-là, pour une audition à l’Assemblée nationale, elle était venue avec ses collègues de la « Fédération nationale des assistantes familiales” – et elle abandonnait d’un coup sa casquette, ses analyses juridiques, pour du plus sensible :
« Bref, le 27 juillet on m’appelle, on m’informe que le 28, elle partira de la maison. Du jour au lendemain, sans discuter avec moi ni rien, après des années ensemble. J’étais suspendue. J’ai demandé si Océane avait été préparée. On m’a dit non. A 15 heures, elle est sortie sur le parking de l’école mais elle ne m’a pas trouvée. Elle a couru vers la directrice. ‘‘Tata n’est pas là ? – Non, Océane, tu ne retournes pas chez Tata, tu t’en vas en foyer.’’
La gamine s’est mise à hurler qu’elle allait se suicider.
La directrice m’a appelée en me demandant si c’était possible que je vienne la canaliser. Moi, j’ai dit que non, parce que, vis-à-vis de la loi, je n’avais pas le droit parce que j’étais suspendue.
Ils ont mis Océane dans une camisole de force et ils l’ont menée dans un camion vers le foyer. Ils ont oublié de faire une chose, c’est de regarder dans son cartable. Et dans son cartable, il y avait une trousse avec un cutter. Elle s’est ouvert les deux avant-bras. A 8 heures du matin, le samedi, ma référente de l’ASE m’appelle en me disant : “ J’ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer. – Qu’est ce qui se passe ? – Océane a été transportée au CHU entre la vie et la mort.” Sauf qu’Océane ne s’en est pas sortie.
J’ai gagné en justice face au Département. Je suis allée au Conseil d’Etat et je les ai fait condamner à 640 000 euros d’amende. Cette somme n’enlèvera jamais la responsabilité que je porte, que cette enfant soit morte. Parce qu’elle ne voulait pas me quitter, Et ça c’est honteux et je vivrai toujours avec. »
Un silence, autour de la table.
Patricia, « ass fam » elle aussi, reprend la parole :
« Quand on reçoit un enfant, on n’a pas la connaissance du dossier. On ne sait pas ce qu’il a fait, ce qu’il a vécu, ce qu’il a vu. J’ai reçu un petit bonhomme, il y a quelques années : sa mère le punissait en le mettant sous une douche d’eau froide, mais je l’ignorais. Il arrive chez moi de la gendarmerie, dans un état pas possible. Première chose, donc : une douche, pour le laver… Évidemment, il se défend des pieds et des mains… Je ne lui lave finalement que le visage. Après ça, je vais dehors, j’allume ma cigarette. Le gamin, il arrive, il me met une gifle pour m’ôter la cigarette ! Mais ce n’était pas pour me mettre une gifle : c’était pour pas que je la lui écrase dessus, comme il avait l’habitude qu’on lui fasse. Mais ça aussi, je l’ignorais. Comment se fait-il qu’on ne soit pas informés ? »
En charge de 360 000 enfants – ou « dossiers » – l’Aide sociale à l’Enfance, décentralisée, déléguée à des départements sans argent, ou négligeant cette « compétence », l’ASE vole à vau-l’eau, sans pilote. Et les 38000 « assistantes maternelles », les 110 000 gamins placés chez elles, sont la cinquième roue, non pas de ce carrosse, mais de ce chariot bringuebalant.
Capitaines abandonnées
Le mal-être, ici, n’est pas d’abord financier. Plutôt le sentiment d’être délaissées. Depuis une quinzaine d’années, Aline est assistante familiale dans la Somme :
« J’ai commencé en 2007 mais, même si ça ne fait pas si longtemps, on ne peut plus comparer. A la fois par le profil des enfants, et par les référents de l’ASE, qui ont disparu. Concrètement, ils ont une cinquantaine de dossiers. Au début, ils venaient au moins une fois par mois, ils prenaient du temps avec l’enfant, ils sortaient en ville, ils allaient au tribunal si besoin… Là, c’est une fois par trimestre, et encore ! Avant, les éducs, les assistants sociaux, mangeaient avec lui, pour le connaître, pour leurs écrits à la juge. Le projet de l’enfant, maintenant, ça se fait beaucoup par courriel. Ils sont noyés dans l’administratif.
On a de temps en temps une grande réunion, mais c’est très rare, tous les deux ou trois ans, mais c’est moins sur le boulot, sur du partage, que sur un changement de contrat… »
Les « ass’fam » sont laissées dans leur coin, sans soutien. Sa collègue et camarade, Valérie, abonde :
« Moi je fais ce métier depuis cinq ans. La première année, la référente de l’Aide sociale à l’enfance, j’ai dû la voir deux fois… Le plus souvent, c’était par téléphone, ou par courriel. On est toutes dans une grande solitude. Ils ont tellement des dossiers, des dossiers, des dossiers… Sur le territoire, sur les six référentes, quatre sont parties, Mme D, Mme J, Mme K, Mme M…
– A la retraite ?
– Non, surchargées, épuisées, elles ont démissionné. Pendant quelques mois, je n’avais plus personne du tout. Puis une dame a assuré un intérim, mais c’était par téléphone. Et ça, cet isolement, je l’ai ressenti en particulier avec la petite Lucie.
Parce qu’elle était d’une extrême agressivité, elle tapait tout le monde, sur les autres enfants quand ils entraient dans la maison, elle nous tapait aussi, elle tapait sa sœur, elle mordait, elle griffait, elle criait, toujours dans la violence. Ça pouvait mal se terminer.
– On vous prévient en amont ?
– Non, vous pensez ! Et je ne suis pas un institut psychiatrique. Mais là, nous, on est tout seuls, et H24.
Cette petite, je voulais la garder, parce que je me disais : où elle va atterrir ? D’autant que, quand vous connaissez son histoire, c’est terrible, terrible… J’aurais pu, si on m’avait accompagnée. Mais mon mari n’en pouvait plus. Mes enfants n’en pouvaient plus. Sa sœur n’en pouvait plus. J’appelais l’ASE, à bout :
‘‘- Mais elle est bien, chez vous…
– Bah oui, peut-être, mais nous, on n’est plus bien chez nous !’’
On n’est pas entendus.
Mais il faut pas croire, l’enfant n’est pas entendu non plus. »
Assise à côté d’elle, Sandrine opine du chef : « Tout ça, ça rajoute du mal au mal, parce que déjà les enfants sont abîmés, mais nous, on fait de la crotte… »
Une absence d’encadrement, un isolement, pas de collectif. Et ça, alors que les problèmes des enfants paraissent toujours plus lourds : « Un des changements qu’on subit, ce sont les troubles : 30% des enfants en ont, mais nous ne sommes pas formés. L’administratif, maintenant, on le fait. Ma petite, là, elle souffre d’une TDAH, un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité. Le dossier pour la MDPH, la maison des personnes handicapées, c’est moi qui le fais, sinon les choses ne se font pas. Alors qu’en principe, c’est à l’ASE.
Mailine, elle est arrivée chez nous, elle avait trois semaines. Elle devait rester deux mois, et maintenant elle a six ans. Ça durera jusqu’à sa majorité. Elle est hyper active, elle se lève à 5 h du matin. Quand nous avions, en même temps, le fugueur, avec la gendarmerie qui le ramenait à 3 h du matin… C’était un multirécidiviste. Les gendarmes venaient à la porte, la PJJ, c’était lourd, et on est tout seuls pour gérer. On aimerait bien un appui. Mais non, faut savoir travailler tout seul. Je me couchais, je me demandais : à quelle heure on va me réveiller ? Quelle brigade ? »
Les SOS qu’elles lancent, les écrits qu’elles laissent, les alertes qu’elles envoient tombent dans le vide. « On nous demande, lors de la révision de situation annuelle, de faire un rapport d’observation. Mais les infos qu’on a, souvent, ne sont même pas transmises au juge. Comment se fait-il qu’on ne soit pas entendues par la Justice ? C’est nous qui connaissons le mieux l’enfant, mais c’est comme si on ne comptait pas, comme si on n’existait pas. Moi, mon rapport a été pris en compte une fois, en tout, depuis que je travaille. Sur onze enfants que j’accueille en moyenne, chaque année… »

Pousser les murs, encore et encore
La barque des « assistantes familiales » est chargée, mais l’ASE n’hésite pas à en rajouter : à force de dérogations, l’agrément – pour deux, trois enfants – est largement dépassé. « On a une épée de Damoclès au-dessus de la tête : si l’ASE claque des doigts, on est obligés d’être là et de dire oui pour accueillir. Les départements ont droit de vie et de mort sur les assistants familiaux. Donc comme ils manquent de place, ils nous poussent à en prendre, surtout après le confinement. J’ai des collègues qui en ont huit ! L’ASE, le Département, à la place de contrôler ça, de le refuser, ils le recommandent. Ils ont besoin de placer. C’est pour ça aussi qu’on pousse les jeunes majeurs dehors : faut de la place. »
Bien sûr, pour certaines, c’est un avantage : plus de revenus à la clé. D’autres refusent cette pression, comme Karine : « Moi, j’ose dire non, refuser d’en prendre un de plus. Un enfant, c’est pas un sac de pommes de terre qu’on déplace comme ça. Chez moi, ils ont des activités extrascolaires, ils participent à la vie de mon village, mon mari a même pris une dispo pour m’aider. J’en ai deux qui font du foot en club, on va à la cueillerie de fraises à Saint-Gratien, à la mer, l’un est au club de natation de Corbie, la petite chez les bébé-nageurs. Il y a aussi les droits de visite, qui prennent du temps. Alors, plus, on ne peut pas. Mais je suis mal vue du coup par l’ASE, parce que je refuse. »
Et parfois, les « ass fam’ » se font recadrer. Annick en témoigne : « Un jour, je vais à une réunion avec la directrice de l’ASE, mais je ne m’étais pas présentée comme assistante familiale. Les éducateurs se plaignaient : ‘‘C’est difficile avec les assistants familiaux, on a un mauvais rapport avec eux, ils ne font pas ce qu’on leur dit…’’ Et là, la directrice leur déclare : ‘‘Mais vous savez, les assistants familiaux sont les serpillières du département !’’ Je me suis levée, et j’ai dit ‘‘Écoutez, Mme P., oui, effectivement, on est les serpillières du département. Une serpillière, ça ramasse la merde, mais on ne ramasse pas la merde des gamins, on ramasse la vôtre, Madame, parce que vous êtes incapable de le faire.’’ Et là, on m’a convoquée au bureau et on m’a dit : ‘‘Mme M., si vous n’arrêtez pas, si vous ne vous taisez pas, vous allez finir comme Coluche.’’ Voilà. »
Les Départements, les élus, ferment les yeux sur les dérives : il faut bien caser tout le monde. Et tant pis si demeurent dans la bergerie des familles qui ne montrent pas patte blanche…
« Une personne du Département m’a dit un jour ‘‘Mais Madame, je ne sais pas où sont les mauvais assistants familiaux, on les contrôle pas !’’ Parce que, quand on vous contrôle, on vous envoie une lettre recommandée 15 jours minimum avant. Donc vous avez le temps de bien préparer les choses… »
Lyes Louffok, membre du Conseil national de la protection de l’enfance : « Je connais des familles d’accueil, et ça moi, je l’ai vécu, où tu as un placard avec la nourriture Lidl pour les enfants placés, parce que ça coûte moins cher, et un deuxième placard pour les enfants du logis, où là, ça va être des Petits LU, des marques machins, etc.
– C’est vrai, dans certaines familles, les enfants accueillis ne mangent pas à la même table. C’est dégueulasse. Une fois le président du Conseil départemental a dit à une journaliste : ‘‘Si je commence à retirer les agréments de toutes mes familles d’accueils, je ne vais plus en avoir.’’ Voilà la réalité. Et donc, le département, qui est en charge des contrôles, est à la fois juge et partie. Et comme on a une pénurie… »
Moi, je déteste les familles d’accueil qui disent ‘‘je ne les amène pas au cinéma, je n’ai pas le budget’’. Ça veut dire que vous emmenez les vôtres à la piscine, au cinéma, et pas les enfants placés ? C’est pas être dans une famille d’accueil, ça. Ben oui, s’il y a des activités, ça fait des frais. Ça fait des trajets, moi, l’amener à l’école tous les jours c’est 32 kilomètres en voiture, quatre fois huit kilomètres, qui sont pas remboursés parce qu’en dessous de 10 km, c’est considéré comme des trajets de proximité. Mais ça chaque jour, à la fin de l’année, ça fait quelques pleins. Mais c’est comme ça. Pour les habits, ils vont nous donner 200 balles pour six mois. Mais moi, les gamins, j’essaie de les habiller qu’en Adidas, en marque.
– Pourquoi ?
– Parce qu’en fait, les gamins placés qui sont habillés chez Emmaüs ou chez je ne sais qui, quand ils arrivent à l’école, ils entendent ‘‘Ah ben lui, il fait partie de l’ASE.’’ Ben non : moi, les miens, justement, je veux qu’ils soient mieux habillés encore que les autres. »
Comme chacun, chacune en fait, est laissée dans son coin, dans son couloir, c’est un métier sans repos ni répit. 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Avec guère de week-ends, de congés pour souffler :
Aline : « En quatorze ans, je n’ai pris que cinq jours de vacances. Quand on a des bébés, on va pas les laisser… L’an dernier, on m’a obligée à poser mes congés. Mais finalement, on est partis avec les enfants. On n’était pas sûrs qu’ils soient bien ailleurs. Ethiquement, si on les laisse, il faut que ce soit un bon endroit, qu’on en soit certains. On a essayé, déjà. Mailine, quand on l’avait laissée cinq jours, ensuite, pendant trois mois, elle s’est réveillée toutes les nuits.
Mon deuxième, il est autiste. Ben pareil, personne ne le veut. Et puis, dans l’intérêt de cet enfant, je ne peux pas le mettre n’importe où, en relais chez une collègue qui ne le supportera pas. Parce que bon, il n’est pas forcément méchant mais il est compliqué. Donc, comment on fait ?
Alors, à la place, on a loué un mobile home avec tous les enfants, mais c’est pas des vacances. »
Karine : « Nous aussi, on a besoin de souffler. Mais je les prends avec moi, ils n’ont pas de handicap ou de gros soucis médicaux, mais je ne suis jamais vraiment en vacances. Cela doit faire sept ans que je n’en ai pas vraiment pris… »

Casser les liens
Mais le pire, peut-être.
Malgré les soucis, les difficulté, à force de patience, le miracle se produit : ça marche, parfois. Des liens se créent, l’enfant se pose, se reconstruit, doucement.
Tout roule, donc ? Non.
Car trop souvent, l’institution casse le truc, les liens, comme Pénélope détruit chaque matin la toile patiemment tissée.
Pas par méchanceté, non, c’est un système, presque une doctrine : ne vous attachez pas.
« L’enfant n’est jamais écouté. On le voit, à la Fédération. On reçoit des mails d’enfants : “Moi, je vais être déplacé de ma famille d’accueil. Je vais me suicider”. D’ailleurs, pour un dossier dont on s’occupe, le directeur a noté pour justifier le retrait : ‘‘L’enfant Giovanni a osé aimer sa famille d’accueil. De ce fait, il sera réorienté dans un foyer”. Cela fait deux ans qu’il est retiré. Ça fait un an que je m’occupe de cette affaire. L’enfant retourne dans sa famille d’accueil une fois par mois et il ne comprend pas. Il a essayé de se suicider. »
Et l’enfant est comme une balle de ping-pong, ballotté entre ses parents, les foyers, les familles d’accueil.
Jusqu’à la porte de sortie : à dix-huit ans, dehors. Place nette.
Les jeunes se retrouvent à la porte, sans aide de l’État, sans bagage, sans diplôme souvent, le jour de leur majorité. Chez les SDF de moins de 25 ans, 40 % viennent de l’ASE. Un sur deux, presque… Les ass’fam’ continuent à aider, parfois, quand elles le peuvent. « Mais les gamins qu’on accueille, on nous fait comprendre qu’il faut qu’ils partent à 18 ans. Parce qu’il y en a cinquante qui attendent derrière… »
« Une logique à bout de souffle »
Les chiffres font peur : les budgets consacrés à l’Aide sociale à l’Enfance vont du « simple au triple (de 5,3 à 18,8% du budget total) », en fonction des endroits. C’est un rapport parlementaire, de Perrine Goulet, qui le constatait : côté ASE, les Départements font ce qui leur plait.
« Les moyens accordés à la formation des professionnels de l’ASE par les conseils départementaux vont du simple au décuple ».
« Si le prix moyen d’une journée en famille d’accueil est de 100 euros, il est de seulement 48 euros dans les Alpes-Maritimes. »
Pas de règle commune, à l’échelle nationale : « l’absence de toute norme relative au taux d’encadrement dans les établissements semble propice à tous les dysfonctionnements. »
Et mieux, ou pire : les Départements se contrôlent eux-mêmes, ils sont à la fois le maître d’œuvre et le gendarme. « La rapporteure ne sort pas convaincue que le conseil départemental, soumis à un aléa moral, demeure le mieux à même de mener à bien ces contrôles. »
Et les députés concluaient : « Ces différences, voire ces inégalités de traitement » sont « difficilement tolérables compte tenu de la nécessité de faire prévaloir l’intérêt supérieur de l’enfant » (…). Cette logique apparaît à bout de souffle. » Pour oser, finalement, « une question qui semble presque taboue : l’aide sociale à l’enfance doit-elle demeurer une politique décentralisée ? »
Enfin, le constat est lâché : si « de belles lois organisent la protection de l’enfance [,] encore faut-il pouvoir les mettre en application ».
Le rédac’ chef s’en émouvait, autour de la table, avec les assistantes familiales :
« Ça pose la question du fossé entre ce qu’on vote à l’assemblée et le réel, un fossé qui est énorme. Et là, on renforce un côté formel qui déjà ne marche pas…
Annick : Le ministre Adrien Taquet, sur la nationalisation de l’ASE, on lui a demandé. Il a dit qu’il n’avait pas la compétence d’enlever l’enveloppe aux départements. Alors, on lui a demandé de mettre au minimum une autorité supérieure à ces départements, une instance de contrôle indépendante. Il dit encore qu’il n’a pas la compétence. Alors je lui ai dit : qu’est-ce que vous foutez si vous n’avez pas la compétence ? »
Combien de gamins déracinés, maltraités, meurtris, combien de familles lessivées avant que des gens « compétents » ne se décident à changer la donne ?