La grinta de Grignon

Bétonner un site naturel et historique de l’agronomie française ? Gouvernement et promoteurs en rêvaient. De quoi réveiller étudiants et assos…

Publié le 3 décembre 2021

« Grignon, c’est un site exceptionnel ! Une forêt de 200 hectares, une ferme expérimentale, un patrimoine agronomique et scientifique unique. C’est là que Lamarck a quasiment inventé la paléontologie, vous vous rendez compte ? » Romance n’en perd pas son calme, mais tout juste. Étudiante à AgroParisTech, la plus ancienne école d’ingénieurs agronomes de France, elle est l’héritière de deux siècles d’histoire. Et Grignon en est le berceau. Un écrin à quarante bornes à l’ouest de Paris, où s’égayent pics noirs, écureuils roux, lucanes cerfs-volants et autres espèces protégées autour d’un château du XVIIe. Sauf qu’en mars 2020, le gouvernement décide de vendre le tout. C’est que l’endroit aiguise les appétits requins. Dès 2015, le PSG version Qatar veut en faire son nouveau centre d’entraînement. L’association Grignon 2000 et le Collectif pour le futur du site se mobilisent : fin du projet et balle au centre. Cinq ans plus tard, c’est Altarea, « premier promoteur immobilier de France », spécialiste des « logements, des bureaux et centres commerciaux » qui renifle l’odeur du blé. Eux n’ont pas prévu d’œuvrer dans la dentelle : « Un centre des Congrès, cent logements, un Ehpad de 440 places, 220 places d’hôtel, une galerie marchande, des start-up… » soupire Mathieu Baron, de Grignon 2000, lui‑même ancien élève. Un bric‑à‑brac à fric. « Altarea, on les a rencontrés : ils vo

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