L’exploité du mois : Picard, pâtissier, pas d’ici
« Un jour à Berck, c’était en 2016, je me balade sur la plage, le soir. Je vois une dizaine de gars qui traînent… Je m’approche : ils regardaient Merci Patron !, et ils invitaient les gens, gratuitement. Je vois le film, y a un débat derrière, avec Sylvain. Ça m’a marqué, alors je laisse mon mail, et voilà… »

Publié le 3 décembre 2021
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Jusque là, Vincent, avec son côté zébulon sage, petites lunettes cerclées et sourire en coin, ne militait pas vraiment. Tout au plus quelques vêtements à Calais, pour les migrants. Mais Fakir et lui, c’était écrit. « Parce que Merci Patron !, c’est mon histoire. Celle de mes parents, qui se font virer après trente ans dans l’usine de vélos qu’on délocalise. La maison qu’on est obligés de vendre. J’avais douze ans, c’est des souvenirs d’enfance qui te marquent… J’ai emmené mes parents voir le film. Ils étaient vachement émus. Dans les familles prolos, par honte, tu dis rien de tout ça, la maison que tu vends, les ménages pour survivre. Là, un film le disait. J’ai voulu rencontrer le bonhomme derrière ça. »
Vincent fréquente l’équipe du canard, donc, enchaîne les réunions militantes, puis arrive, très vite, la campagne des Législatives. Il mord dedans avec l’énergie du jeune converti. « Ça a été intense. Je faisais tout, porte‑à‑porte, tractage. Je ne voulais rien rater. Même pour une demi‑heure de bénévolat, je faisais l’aller‑retour. » Précision : il habite alors en Normandie, où il bosse comme pâtissier.
« Deux heures aller, deux heures retour, mais c’était pas un problème.
— Mais avec ton nom, Vincent Picard, je pensais que t'étais Picard...
— Y a pas plus traître qu'un nom.
— Comment tu t’es retrouvé à vivre ici ?
— Le hasard fait bien les choses : je me suis
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