Les petites mains : il faut manger (ensemble) pour vivre
Quand un patron veut briser la solidarité entre salariés, il attaque à l’estomac…

Publié le 15 octobre 2024
« Nan, nan, ça va. Bon, y a juste un point qu’il va falloir changer dans nos habitudes, mais on en parlera plus tard… »
Ça nous inquiétait, les circonvolutions du dirlo, entre le fromage et les crèmes dessert à la vanille. C’est que les contrôleurs de l’Urssaf étaient passés, avaient squatté nos bureaux, même, en ce début d’été, à tout éplucher, tout disséquer, la moindre ligne comptable, la moindre facture.
C’était normal, on le savait, contrôle de routine, comme tous les cinq ans. Mais enfin, on aime bien savoir s’il n’y a pas un cadavre dans les placards.
« Ouh là, non, pas d’inquiétude ! » a repris Tristan. « Non non, tout est nickel, impeccable, on en était même surpris de ne pas avoir fait de bêtises, presque… Non, c’est juste le coup des repas du midi, qu’il va falloir revoir. »
Les repas du midi ? Parce que oui, c’est une tradition quart-de-centenaire, à Fakir : on mange toujours tous ensemble, le midi, aux frais de la boîte.
« Ben justement, voilà : c’est pas légal, de payer à manger à ses employés. C’est considéré comme un avantage en nature…
— Eh ouais faut bien compenser ce qu’on ne nous donne pas suffisamment en salaires !, a rigolé Magalie, approuvée par tout le monde.
— Non mais c’est pas légal, je vous dis. Du coup, on a pensé à une participation financière des gens qui mangent ici le midi, même symbolique… » a poursuivi notre cher directeur, comme
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