Mes vacances chez la mafia

Des vacances en Italie ? Ce fut surtout la visite guidée des terres reprises à la mafia. Et les rencontres avec les victimes, et un vertige : la pieuvre a déjà étendu ses tentacules en France.

Publié le 15 octobre 2024

«Tristaaaaan !! Quelqu’un pour toi à l’entrée !!! » C’était en novembre 2023. J’étais tranquille, dans mon bureau, à faire semblant de bosser, quand Magalie me hurle ça à travers les deux étages. Arrivé en bas, je tombe nez à nez avec un gars trapu, grisonnant sur les côtés. Tout sourire, il me serre énergiquement la main, se présente : « Fabrice Rizzoli, je suis enseignant chercheur en géopolitique des criminalités et président de Crim’Halt, une association qui informe les citoyens sur le crime organisé et accompagne les familles de victimes… » Il parle vite, avec fougue. Dans son sac, plein de produits Libera Terra, issus des terres italiennes libérées de la mafia : mozza, pinard, pâte à tartiner… Déjà qu’à Fakir, c'est pas très compliqué de nous corrompre (des chips et un morceau de pizza de la veille, ça fait l'affaire), quand quelqu’un débarque avec des pâtes italiennes, c’est carrément la fiesta ! J’ai attrapé un stylo et commencé à noter des bribes de ce qu’il me racontait : « Avec le trafic de cocaïne qui explose, le crime organisé a de plus en plus de moyens. Alors, on a monté Crim’Halt, en 2014. On tente de sensibiliser les gens et les pouvoirs publics à des solutions qui ont fait leurs preuves en Italie. En France, on fait que du répressif, du "place nette" à tout-va, mais ça ne fonctionne pas… — C’est pas un peu extrême, d’appliquer les mesures anti-mafia italiennes à l

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