Nos lecteurs sont les meilleurs ! (n° 96)

Le courrier des lectrices et des lecteurs reçu et traité par notre bénévole Nicole. Nous écrire : courrier@fakirpresse.info

Publié le 1 décembre 2020

Handicapé, privilégié ?

De Maxime, de Saint-Pierre-des-Corps (37), par courrier.

Maxime n’a pas apprécié certaines formules, dans le dernier numéro.

J’ai 33 ans, je suis en situation de handicap, je n’exerce plus d’activité professionnelle, mais je pratique et apprends principalement le théâtre. Je tenais à vous faire part de ma gêne, presque de mon indignation quant à l’article sur les stages en alternance. Même si vous êtes fâché avec tout le monde, moi j’ai pas envie de me fâcher avec vous, j’aime ni la violence, ni les conflits. Mais faire la promotion du validisme et laisser dire qu’il pourrait y avoir fierté à camoufler son handicap, et refusé d’être reconnu et aidé, c’est contre‑productif, voire rabaissant pour d’autres, et ce n’est certainement pas aider cette jeune fille. C’est aussi favoriser ce phénomène qui peut causer tant de dégâts chez d’autres jeunes, n’osant pas demander de l’aide et se laissant sombrer dans la honte, la peur et la crainte… Je l’ai connu.

Je reviens donc sur ce qu’on appelle dans la handisphère des « phrases de trop », des stéréotypes et des mots qui nous font du mal, qui blessent et empêchent d’évoluer voire parfois font reculer. « Elle a eu son BAC avec mention, mention bien. Jamais elle n’a voulu se reposer sur son handicap. » Comment peut‑ on se reposer sur son handicap ? Cette phrase est blessante et discriminatoire. J’ai passé mon BEP en tant qu’élève bénéficiant d’un parcours scolaire adapté, j’ai pas franchement eu l’impression que c’était plus reposant… Je dirais que ces phrases n’ont pas à être publiées ou en tout cas, pas ainsi. Pas sans interprétation ou guidage ou avis. (pour exemples, voir #laphrasedetrop sur Twitter)

Les tutos de Fakir

De Caroline et Sylvain, par email, le 4 décembre.

Caro et Sylvain nous livrent leurs conseils pour passer un bon Noël en famille.

Sur cette photo, vous pourrez découvrir notre petite contribution à faire bouger les lignes. Notre Fakir une fois lu est conservé bien précieusement pour être recyclé en papier cadeau. Cadeaux d’anniversaire, de Noël, cadeau de fin d’année au boulot entre collègues, tout est bon pour faire parler du journal, susciter la curiosité. « Fakir, tu ne connais pas ? Francois Ruffin ? Attends je t’explique ! » Maigre militantisme à notre petit niveau mais il n’y a pas de petite victoire ! À la fin, c’est nous qu’on va gagner !

Dix beaux culs, vite !

Marie-Christine, bassin d’Arcachon, le 19 octobre.

Marie-Christine nous reproche de dénoncer le machisme à coups de bikinis.

Je viens d’acheter le dernier numéro de Fakir.
J’ai bien ri… un peu jaune ! 55 apparitions d’hommes, caricatures ou photos, 20 de femmes. Sur les 20, sept plus ou moins déshabillées, douze ou treize militantes ou au travail. Le pire, le bikini connecté. Le bel alibi ! (Il y avait des brosses à cheveux, des semelles, des stylos, bientôt des zizis connectés, mais non, une nana en bikini ! Bravo les mecs !) J’aurais bien aimé voir deux ou dix beaux culs de mecs, de dos, de face ou de profil. Pas un n’est à poil ! Excusez l’écriture, je suis à l’hosto depuis deux mois et demi. Je sors bientôt en bikini, bien sûr ! Si vous me trouvez la toute dernière branlette connectée, je prends !

Rien que pour nos yeux

Françoise, de Badecon-le-Pin, par courriel, le 21 septembre.

La 5G, c’est aussi une pollution visuelle.

Bravo pour votre numéro de Fakir sur la 5G, qu’on m’a distribué à Argenton‑sur‑Creuse ce matin. Tout à fait d’accord avec vous. Il y a un élément à rajouter : la pollution visuelle des pylônes. Chez nous, à Badecon‑le‑Pin (Indre), le maire ne s’est pas opposé à la construction, à l’entrée de ce village de 750 habitants situé en zone touristique, d’un pylône monstrueux de 45 m de haut à 50 m de la route principale, qui passe par d’innombrables sites classés, à travers des routes champêtres et en partie boisées. Le site classé des Gorges de la Creuse commence à cent mètres, la zone Natura 2000, Vallée de la Creuse et ses affluents commence à cinquante mètres. En défaut total d’information des habitants, tout s’est passé « en douce ».

Partout en France, les gens sont vent debout contre les impacts visuels de ces pylônes qui démolissent leur cadre de vie. Et font aussi baisser la valeur immobilière de leurs maisons dans ces zones où elle est déjà bien basse…

La Palme du fayot

Enfin ! Nos efforts de pédagogie portent leurs fruits, et vous semblez le comprendre : pour être décoré du prix de la Lèche, il faut d’abord sortir les sous. Notre jury est infiniment corruptible. Du coup, pour nous, c’est Noël avant l’heure. Citons d’emblée Hervé, de Saint-Brice-Courcelles (51) : « Mon employeur m’a donné une prime pour le confinement. J’estime ne pas la mériter et en partage donc des petits bouts, par ci, par là : c’est tombé sur toi et je t’en félicite », le tout joint à un chèque de cent euros. Pas mal du tout. Muriel fait dans l’altruisme : elle abonne son papa. Mais part de suite à la faute : « Pour ses 70 ans je pensais à un abonnement passion mais je me vois contrainte de prendre des sanctions économiques. Les 200 € de passion vont être transférés à une juste et très urgente cause qui devrait vous mobiliser un peu plus. » Et de nous tancer qu’on ne fasse « pas un dossier, pas même un entrefilet » sur Julian Assange (sur lequel notre député a posé une question au gouvernement). Non, Muriel : la ligne rédactionnelle ne s’achète pas (ou en tout cas, pas à ce tarif). On monte en gamme avec Audrey, de Cambounet-sur-le Sor (81), qui choisit d’abonner à Fakir un maire et conseiller départemental local, connu pour ses saillies droitières sur les réseaux sociaux, histoire de lui permettre d’« élargir sa mare aux canards (Valeurs Actuelles, Figaro…) ». Un point pour l’originalité, Audrey.

Mais la palme ne peut que revenir à Micheline, « abonnée très âgée » de Meudon-la-forêt (92) : « Pour contribuer à la diffusion de Fakir, voici 200 euros en vue de financer 10 abonnements de “soutien” : je n’ai pas de noms et adresses à suggérer mais la rédaction connaît certainement des jeunes à qui “notre” journal ferait du bien mais qui n’ont pas de grandes ressources… » Voilà qui nous va droit au cœur, et fait écho à notre dossier du mois : les dix derniers courriers reçus en mode « j’ai pas les moyens » recevront un abonnement Fakir au pied du sapin. Et vous pourriez imiter Micheline : envoyez vos dons et parrainez un « j’ai pas les moyens » à Fakir !

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