L’exploité du mois : Jean, notre père à tous
« Quand Jean prenait la parole, on se taisait et on l’écoutait respectueusement. »

Publié le 1 décembre 2020
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La vieille garde fakirienne est unanime.
À l’époque pour pas mal d’entre nous, c’était encore « le temps des œufs au plat, le temps des chambres sous les toits ». Nous faisions vivre ce canard, sans aucune certitude, et sans même penser sérieusement qu’il pourrait avoir un quelconque avenir.
C’est alors que Jean Damay, prêtre-ouvrier, est arrivé parmi nous, accompagné de ses inséparables casquette, pipe, et sac en bandoulière.
Son profil tranchait avec le nôtre, qui sortions à peine des jupons de nos mères. Sa vie, elle était déjà bien remplie : ordonné prêtre le 29 juin 1962 à Amiens, avant de devenir vicaire, aumônier, missionnaire en Afrique, pour aider au développement agricole et à la mise en place d’un système de troc, et où il écrira ses Lettres du Nord-Cameroun, mais aussi infirmier, pouvant chanter Brel en faisant une prise de sang… Sans compter son implication dans le tissu associatif local, comme auprès du Collectif des sans-papiers, ou le DAL.
Jean, donc, souhaitait apporter de la rigueur dans notre vie associative quelque peu « décontractée » sur le plan administratif.
Il endossera alors le rôle de trésorier.
Avant lui, un sachet plastique Mammouth tenait lieu de caisse.
Avec Jean, nous aurions désormais un « état des comptes mensuels », avec une colonne « Crédit », et une autre « Débit », annonçant un chiffre précis à la fin de chaque mois. Divine surprise quand il découvrait vingt abonnés
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