La position du soleil

Les prisons vont craquer. Mais l’administration a trouvé le meilleur des sédatifs…

Publié le 1 décembre 2020

Lundi 14 septembre, maison d’arrêt d’Amiens. « Le travail du directeur, c’est de pleurer auprès de l’administration, pour avoir de l’argent, de l’argent pour rénover les douches, les cellules, les fenêtres, et de pleurer pour du personnel. » à la maison d’arrêt d’Amiens, le directeur prend sa retraite à la fin du mois, et ça le libère. Je tombe bien. « On est montés jusqu’à 480 détenus pour 300 places, 700, même, avant la construction de Beauvais. Là, grâce au Covid, on est à 315, 320, c’est beaucoup plus facile de travailler dans ces conditions. » Tous le confirmeront, durant ma visite, matons comme détenus. Je tire une cellule au hasard. La 213. Ils sont trois, dans 10 m2. Les chiottes sans porte, juste un drap qu’on tire : « On n’a même pas d’eau chaude dans le lavabo ! C’est quoi, ici ? C’est le Moyen-âge ? » Un Moyen-âge avec écrans, alors, la télé, la console de jeux… « Vous êtes là depuis combien de temps ? — Un an, et pour encore un an. — Vous préparez votre sortie ? — J’ai vue le SPIP, le conseiller d’insertion, une fois, il y a six mois. Mais il ne m’a rien proposé, j’ai pas de projet, j’ai rien, y a jamais de place. — Vous avez demandé quoi ? — Tout. Auxi peinture, auxi cuisine, auxi polyvalence… — Et des formations ? — Pareil, j’ai postulé à tout, au début de ma peine : bâtiment, électricité, déchetterie… Je suis sur liste d’attente pour le CAP p

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