L’ass’ mat’ au cœur gros
Samedi 12 septembre, Relais d’assistantes maternelles de Picquigny
Publié le 1 décembre 2020
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« Le médecin m’a appelé : ‘‘C’est urgent. Vous avez un gros problème au cœur. Lundi, vous êtes hospitalisée et on vous opère.’’ Là, aussitôt, j’ai pensé à mes petits : comment vont faire les parents ? ça m’angoissait de les appeler, de les prévenir... Comment ils vont réagir ? J’ai essayé de négocier : ‘‘Lundi, c’est pas possible…’’ Mais il était ferme, il ne me laissait pas le choix : ‘‘Vous risquez un arrêt cardiaque à tout moment.’’
— C’est à dire que, en cet instant de vie et de mort, où tu devrais t’inquiéter pour toi, pour ta fille, pour son avenir, qu’elle ne grandisse pas seule, c’est encore le boulot qui l’emporte ?
— Oui, mon principal souci c’était : ‘‘Est ce que je vais perdre mes contrats ?’’ Parce que j’ai des parents compréhensifs, mais si je suis absente, c’est fatal, ils signeront ailleurs. Et je n’ai pas d’argent de côté, il faut payer le loyer, comment je vais faire ? »
Cette anecdote en dit long, je trouve, sur la précarité des assistantes maternelles. Sur leur dépendance aux parents employeurs. Sur leurs liens compliqués, à la fois de sympathie, de complicité, faits du quotidien autour des « petits », mais aussi d’une domination habillée de sourires.
« Les rendez vous médicaux, d’habitude, je les repousse aux vacances, sinon, en semaine, comment je vais expliquer ça aux parents ? C’est pareil, là, ma fille vient d’entrer en sixième
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