Jusque dans nos corps

C’est un petit bout de métal dans l’utérus des femmes, et qui brise des milliers de vies. Un produit Bayer, avec la complicité silencieuse du ministère de la Santé.

Publié le 15 décembre 2019

« Moi, j’ai perdu la vision, je ne voyais plus d’un œil. J’ai eu une sinusite pendant deux ans, 24h/24. J’avais commencé à perdre l’usage de mon bras gauche. J’ai perdu mon travail d’auxiliaire de puériculture, un sac à main pesait des tonnes. Je m’endormais dans ma voiture. Je ne pouvais plus lire une histoire à mes enfants le soir. Ma propre mère me l’a dit : ‘‘J’ai cru que tu allais mourir.’’ J’ai deux maladies auto-immunes. Je ne pourrai pas retravailler, mais mon problème n’est pas reconnu. Bayer, mon système nerveux, jamais ils ne vont me le rembourser. Mais j’ai un petit-fils, et j’aimerais bien profiter de lui... » Depuis nos aventures chez Sanofi, on est un peu devenu un service après-vente des scandales sanitaires, à Fakir. Les victimes nous contactent, nous signalent des souffrances, des doutes, des révoltes solitaires, les scandales s’entassent dans nos boîtes mails, sur nos bureaux. Cette après-midi-là, c’est dans le cadre feutré de l’Assemblée nationale que ça se passe, pour une audition de l’association Resist. « Mais comment tu as compris que tout ça, c'était à cause d'Essure ? - Eh bien, reprend Stéphanie, ma meilleure amie était venue me voir à Metz. J’avais mes règles, mais ce jour-là j’en ai mis partout dans ma voiture, partout. On a été obligées de s’arrêter chez McDo pour prendre des serviettes pour nettoyer, nettoyer… C’était trop. Dans mon lit, quelques jou

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