Le Cannet-des-Maures, samedi 28 septembre

« Fred a eu une idée en revenant de Paris : un Arc de Triomphe. Il a fait tous les plans comme un architecte ! » se souvient Doumé. « Tous les bricoleurs du groupe sont venus bosser et on a monté un vrai chantier. » Quatre-vingt seize palettes et dix jours plus tard, l’Arc de Triomphe, sur le rond-point du Cannet-des-Maures, est inauguré. Après l’Arc, place à la Tour Eiffel. « Là, c’était encore plus costaud. On a bossé un mois dessus avec 185 palettes avec une douzaine de gars en tout », rappelle Gégé. Pour la Pyramide, ce fut Eric, l’architecte en chef. « J’ai toujours aimé la pyramide, la vraie, même lorsqu’elle était en construction à l’époque. Il y avait eu un premier projet de construction sous Napoléon puis au moment du centenaire de la Révolution ! La pyramide, c’est mon bébé. J’ai avancé 750 € de ma poche pour les matériaux. On a fait une cagnotte et j’ai été rapidement remboursé. » Ils furent deux cents, comme ça, à faire vivre et tourner le rond-point, « un vrai collectif ».
Le 1er avril, près de mille personnes affluent sur place pour l’inauguration, applaudir la pièce des Fralib et poursuivre la soirée par un concert de rock ! « On a commencé à voir arriver des gens de partout qui venaient voir le camp et prendre des photos des monuments. La Tour Eiffel, l’Arc et la Pyramide sont devenus des symboles grâce aux réseaux sociaux, c’était de la folie ! », rigole Juju. « J’ai servi une fois du café à une famille de touristes chinois qui avait pris 300 photos du camp », raconte Doumé. Un cortège de mariés s’arrête pour faire des photos sous l’Arc de Triomphe. Une mannequin qui arrivait de New-York à Paris pour la fashion week saute directement dans un train parce qu’elle voulait voir la tour Eiffel du Cannet avant la vraie !
Les pelleteuses ont rasé toute cette histoire, comme si elle n’avait jamais existé. Ou presque…