C’est une plongée en apnée au milieu de ce qu’il y a de plus insupportable. Des vies qui basculent. D’enfants qui pleurent et crient. Parce que manque de cœur, de temps, de postes, d’envie, de courage, de justice. De volonté politique.
À Lescar, centre Emmaüs, mardi 26 mars. Blandine.
« Non mais soyez sympas, je proteste… On vous donne la parole… François file le micro longtemps, et vous revenez encore mettre le bazar… »
Ça devient une habitude.
Après chaque projection de J’veux du soleil, une bande débarque sur la scène, déploie un étendard, arrache le micro, gueule dedans. Des anti-spécistes. Des anti-nucléaires. Des anti-police. Des anti-tout. Y a quoi, ce soir, au cinéma ?
« Contre les placements abusifs d’enfants », je lis sur la banderole.
Un type hurle, un peu agité, contre « la ministre de l’Injustice, qui couvre le trafic ». Avec courage, François s’est écarté d’un bond, pour ne pas être pris en photo là, au milieu du happening, tandis que tout le gouvernement, et le président lui-même, est accusé de « complicité » avec on ne pige pas bien quoi.
« On est obligés de le faire, obligés… me lance une dame. On fait un live Facebook… On est obligés, on a encore appris qu’une mère a essayé de se suicider aujourd’hui à cause de son enfant, on est à cran… Mais vous êtes qui, vous ? Vous travaillez avec monsieur Ruffin ? Je vous avais e