« Alors ? Vous avez choisi une citation ? » Ça fait des mois, depuis la rentrée, que Brigitte nous torture : le nouvel an approche, et un député ça doit présenter ses vœux. C’est comme ça. Faut respecter les rituels. Mais quelle citation on mettrait sur la carte ?
Julie ma chef cab’ a dégainé la première : « Notre paix future ne doit pas naître de la domination indiscutée des uns et de l'asservissement sans espoir des autres, mais de la bonne et franche égalité entre compagnons. » Dixit Elisée Reclus, le géographe communard. Bon sang que c’est compliqué, pour souhaiter « bonne année ». Julie récidive : « Dans l'âme des gens, les raisins de la colère se gonflent et mûrissent, annonçant les vendanges prochaines. » De Steinbeck évidemment. Mais trop militant : « Là, on s’adresse aux gens de notre coin, l’année débute, on leur souhaite du bonheur, pas des machins avec de la révolte… Il faudrait un truc, genre plus poétique, Eluard, Aragon, Prévert, nos classiques… »
Julie n’a pas renoncé : « De Rosa Luxembourg, lettre depuis la prison : ‘Au milieu des ténèbres je souris à la vie, comme si je connaissais la formule magique qui change le mal et la tristesse en clarté et en bonheur. La vie chante aussi dans le sable qui crisse sous les pas lents et lourds de la sentinelle, quand on sait l'entendre. À ces moments-là je pense à vous. J'aimerais tant vous envoyer cette clef magique qui vous donnerait
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