Mon conseiller polonais

Ils ne délocalisent pas seulement les usines, ou les services : les gens qui bossent dedans, aussi…

Publié le 15 décembre 2019

Au téléphone, le 10 octobre.

« Si vous voyez que c’est un numéro polonais qui vous appelle, ne soyez pas surpris, hein : c’est moi. - Ah bon ? Vous êtes en Pologne, là ? - Ben oui, tout a été délocalisé. » Mon appareil pour déshumidifier la salle de bain venait de me lâcher. J’appelait, confiant, le service après-vente de Whirlpool. Il n’avait pourtant aucun accent de l’Est, mon conseiller dépannage, à l’autre bout du fil. « Ah non mais je suis Français. Je bosse en Pologne, mais je suis Français. - Ils vous ont envoyé là-bas quand ils ont changé le service de pays ? - Oui, enfin non. Moi, je vivais à Cannes. Mais ma copine est Polonaise, on se demandait où s’installer. En France c’était dur pour elle, ses diplômes ne sont pas reconnus. Du coup je me suis dit pourquoi pas là-bas. Et j’ai trouvé ça, comme travail. » Son collègue, lui, vivait en Ile-de-France quand il a appris qu’il irait vivre à Gdansk pour garder son boulot. « Ça doit vous changer de Cannes, quand même… - Ouais, c’est sûr, j’avais la mer, 25°C toute l’année, c’était plus sympa… Mais y a plein, plein de boîtes de France qui se sont installées ici, des entreprises américaines aussi, beaucoup. Avant, c’était plus compliqué, par rapport à la Russie. Mais maintenant, tout le monde vient faire son truc ici. - Parce que tout est moins cher, c’est ça ? - Oui, là, niveau tarifs, on est à peu près comme la France en 2001-2

Contenu réservé à nos abonné·es

3€ par mois seulement !

Vous devez être connecté·e à votre compte Fakir pour accéder à cet article.

Articles associés

Pour ne rien rater, inscrivez-vous à la

NIOUZLAITEUR

Les plus lus

Les plus lus

Retour en haut