L’argent n’a (soi-disant) pas d’odeur
50 milliards de dollars : c’est le niveau annuel du marché du parfum. Et c’est Dior qui s’y taille la part du lion : un flacon de Sauvage est vendu toutes les trois secondes dans le monde. Précisons aussi que le prix en sortie d’usine ne représente que 15 % de celui auquel il sera vendu au final. Bref, les marges dans le secteur sont colossales…
Autant dire qu’à ces hauteurs, les rapaces volent en escadrille. C’est même une vraie guerre qui a animé les années 2000. Une guère pour les odeurs. Elle a lieu entre les deux plus grandes fortunes de France, ennemis jurés, sur le terrain du parfum. François-Henri Pinault acquiert alors Gucci, Yves Saint-Laurent, Balenciaga. Quant au patron de LVMH, Bernard Arnault, il détient deux poules aux œufs d’or : Dior qui commercialise Sauvage, le parfum le plus vendu au monde, mais aussi Chanel et son n°5, créé il y a un siècle. Pour jouer dans la même cour, des groupes se sont constitués. PUIG avec Nina Ricci, Gaultier, Prada. COTY avec Calvin Klein, Hugo Boss. Quant à L’Oréal, avec Lancôme, Cacharel, Diesel, il multiplie les sorties, pour un chiffre d’affaires de 30 milliards d’euros.
Sauf que la fameuse « concurrence libre et non faussée » censée bénéficier, ben voyons, aux consommateurs, était truquée. En 2006, pour entente illégale et avoir imposé aux distributeurs un prix unique de commercialisation, les amendes pleuvent : 3 millions pour Chanel, 1,7 million pour Guerlain, 810 000€ pour Issey Miyake.
Alors, pour faire oublier le scandale, on embauche des « vedettes » peu regardantes pour laver son image : Vanessa Paradis sur une balançoire pour Rouge Coco de Chanel, sa fille