« Ces foutues éoliennes vont nous gâcher la vie. C’est ce qu’elle m’a dit, la dame ! » Papi, chez qui je suis venue profiter de la bonne bouffe, me tend le plat : un gratin de butternut. Et me raconte en même temps l’échange houleux qu’il a eu avec la poissonnière à la criée du Tréport (c’est en Seine-Maritime), la veille. Le sujet : une étrange nappe d’huile au large des côtes, détectée fin août. Depuis, les autorités sanitaires n’ont (apparemment) toujours pas identifié sa provenance. « Elle m’a même dit que les journalistes entretiennent l’omerta, que personne n’en parle. Mais bon, ce qui est sûr, c’est que là-bas, tout le monde se pose des questions sur l’implantation du parc éolien. »
Ça fait déjà dix-sept ans que le projet est sur toutes les lèvres, dans le coin. Depuis toute gamine j’en entends parler ! En 2014 les choses se concrétisent : la société « Éoliennes en mer Dieppe Le Tréport » remporte l’appel d’offres lancé l’État. S’ensuivent débat public, concertation post‑débat public… puis un avis défavorable rendu en 2017 par le Parc naturel des estuaires picards et de la mer d’Opale. Puis un avis favorable avec réserve par l’Agence française pour la biodiversité, en 2018...
Bref, c’est le bazar, depuis longtemps, cette histoire.
Mais finalement, en janvier 2024, un an tout juste, les premiers travaux en mer étaient lancés.
Les histoires de Papi, ça m’a donné env